Dans la presse

Publié le 05/11/2024 à 16:31
Alissandre Allemand

Pour la deuxième année, une quarantaine d’associations locales propose aux Nîmois, du 11 au 24 novembre, de vivre la COP 2024 à domicile.

Hors de question de se rendre dans la capitale d’un état pétrolier pour participer à la COP 29. C’est donc à Nîmes, durant les mêmes dates (soit du 11 au 24 novembre prochain), que Nîmes aura sa COP d’Ici. Un projet mené dans la capitale du Gard pour la deuxième année consécutive.

Au cœur du projet : un collectif d’associations et d’acteurs locaux, préoccupés par l’avenir du territoire et du monde en général qui maintiennent « que demain ne peut pas se décider, une fois par an, dans une grand-messe internationale hors-sol. Au contraire, nous en sommes convaincus, ce n’est que localement, avec toutes et tous, « au ras du terrain », que les stratégies peuvent et doivent se construire ».

Déchets et récits

Pour cette édition 2024 de la COP d’ici, deux thèmes clefs ont été retenus : déchets et récits. « Nous avons choisi de recentrer le débat « , résume Jacques Sarda, de Nîmes en transition, un des organisateurs de ces rencontres. Car la problématique de demain n’est pas celle du climat ou de la biodiversité, ni même celle de l’épuisement des ressources et des matériaux disponibles. Pas seulement. La problématique est celle d’un système global qui épuise l’écosystème Terre, une question systémique. Dans un deuxième temps, « l’espèce humaine est une formidable machine à transformer la nature et les ressources en déchets. L’un des thèmes forts de la COP d’ici sera évidemment ces derniers,pris dans leur sens le plus large : pollutions, santé, épuisement des ressources, low-tech,… »

Un programme éclectique

Et pour entrevoir qu’un autre monde, un autre système est possible, « il faut produire des récits, éclairants mais éclairés, déjouer les pièges du business as usual, mettre le réel en récits… que faut-il dire, comment le dire, à qui le dire, comment contourner les biais, les résistances ? ».

Répar-café, ciné-débats, défilés, expositions, conférences, brocante gratuite, animations, ateliers… les créateurs ont été des plus imaginatifs pour faire vivre ces deux thèmes et s’adressent à tous les publics. Un programme généreux comme eux à découvrir dans sa globalité sur copdici.org


La Gazette de Nîmes, 10 novembre 24

Par Isabelle Bortolin
Publié le dimanche 10 novembre 2024

« La COP d’ici se tient en même temps que la COP (COnférence des Parties) à Bakou, c’est pour cela que nous commençons lundi 11 novembre« , indique Jacques Sarda de Nîmes en Transition, l’un des collectifs organisateurs de la manifestation.

Plus de quarante rendez-vous à Nîmes jusqu’au samedi 23 novembre, pour échanger sur le changement climatique et parler des solutions. « Nous voulons faire passer un message clair : le grand sujet n’est pas le climat, l’épuisement des ressources et la menace sur la biodiversité, mais le système global qui épuise la terre. C’est l’enseignement de la COP d’ici de 2023« , pose le militant qui n’hésite pas à parler de « faire peur » en rappelant l’intervention d’Arthur Keller l’an dernier : « À la question de savoir s’il faut faire peur ou pas avec le climat, sa réponse est qu’il ne faut pas avoir peur de faire peur mais qu’il faut proposer quelque chose ».

41 rendez-vous

Le programme de la COP d’ici compte 41 rendez-vous. Voici trois temps forts :

– Lundi 11 novembre : ouverture de 10h à 17h place Saint-Charles avec plusieurs ateliers – dont un de furoshiki (technique japonaise d’emballage cadeau en tissu) -, un défilé de mode de seconde main par la Ressourcerie ReaNîmes (on peut s’inscrire ici pour être mannequin), des animations sur les déchets avec les P’tits Débrouillards, une exposition sur les méga-bassines… et une gratiferia. « C’est une brocante gratuite ou chacun peut amener quelque chose ou prendre quelque chose, sans obligation d’apporter pour pouvoir prendre », décrit la ressourcerie.

– Jeudi 14 novembre :  focus sur les pratiques agricoles à partir de 15h30 à la Maison du protestantisme, avec la Confédération paysanne, Attac et les Soulèvements de la terre. « On parlera des sols détruits par l’agriculture intensive, de la dépendance au matériel qui conduit à l’aliénation des paysans et des divergences entre ce que disent les scientifiques et les politiques alimentaires« , explique Didier Marion de la Conf’. « On a vu en Espagne ce qui se passe quand la pluie ne peut plus s’infiltrer dans les sols car ils ne sont plus organiques et qu’il sont devenus minéraux« , ajoute Claire des Soulèvements de la terre.

– Lundi 18 novembre : focus « transformer l’économie ? » de 19h à 21h30 à la Maison de protestantisme, avec les Shifters et Nîmes en transition. Après une conférence avec Nicolas Balas, professeur en Sciences de gestion et du management à Paris Dauphine, sur « en quoi le système économique actuel nous mène dans le mur », table ronde avec Frédéric Touzellier, 1er vice-président de Nîmes Métropole délégué à l’aménagement du territoire, et Bastien Briole du Centre des jeunes dirigeants de Nîmes.

Tout le programme dans Gazette Agenda et sur le site de la COP d’ici.

Le défilé de mode de la Ressourcerie RéaNîmes lance son programme dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets. Huit événements, ateliers et répar’café jusqu’au samedi 23 novembre. Pour s’inscrire, c’est ici.


ViaOccitanie / Journal de 12h du 12 novembre 2024

COP d’ici : « On est à la fois dans l’excès et dans le manque » selon Jacques Sarda, co-président de Nîmes-en-Transition

Nîmes / De Maya Baldoureaux-Fredon
Lundi 11 novembre 2024 à 10:43
Par France Bleu Gard Lozère

Jacques Sarda, co-président de Nîmes en transition
© Radio France – Maya Baldoureaux-Fredon

C’est ce lundi 11 novembre que commence la COP d’Ici à Nîmes. Une quarantaine d’évènements autour du climat en clin d’œil à la COP29, le sommet mondial qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan. Entretien avec Jacques Sarda, co-président de Nîmes en Transition, à l’origine de l’évènement.

Des expositions, des conférences, des spectacles… autour des enjeux climatiques, c’est la deuxième édition de la COP d’Ici, à partir de ce lundi 11 novembre et jusqu’au 24, à Nîmes. Un mot d’ordre : « Nous n’irons pas à Bakou« . Un clin d’œil à la COP 29, grand messe mondiale du climat, qui se tient à partir de ce lundi à Bakou, en Azerbaïdjan.

C’est un système général qui dysfonctionne. Tant qu’on prendra les problèmes séparés des autres, on arrivera à peu près à rien. Ces choses-là sont écrites noir sur blanc dans des rapports du GIEC« , expose Jacques Sarda, co-président de Nîmes en Transition, à l’origine de la COP d’Ici. Au programme de la COP d’ICI, la gestion des déchets : « Ça fait plus de 25 ans qu’on est censé faire du tri des emballages et ce n’est toujours pas bien fait. Là, on est entré dans le tri des biodéchets. Je pense qu’on va mettre longtemps à s’y mettre, pourtant c’est juste de l’organisation. Ce n’est pas compliqué d’avoir un seau pour les biodéchets, de le descendre dans un petit container dans la rue, d’avoir un compost dans son jardin ou un lombricomposteur sur son balcon. »

« On prend nos envies pour des besoins »

Pour Jacques Sarda, c’est un problème de limites sans arrêt dépassées, qui se pose : « Depuis l’après-guerre, on a développé un système où on confond nos envies et nos besoins. On prend nos envies pour des besoins« , expose-t-il. « On vit largement au dessus du niveau qu’on devrait pouvoir exploiter. C’est difficile de revenir en arrière. On est un peu des drogués ou des alcooliques. On est sortis des limites. C’est comme un individu qui aurait un taux d’alcool dans le sang trop élevé, un taux de sucre, de gras dans le sang trop élevé etc. »

Derrière ces excès, pour partie, l’économie : « Ça ne peut pas être l’alpha et l’oméga de nos politiques futures. On est à la fois dans l’excès et dans le manque. L’excès dans notre exploitation de la nature et dans le manque du point de vu social : il y a des tas de gens qui meurent de faim, des inégalités entre les hommes et les femmes, plein de gens ne vivent pas en démocraties etc. Il y  a des manques à des endroits et des surplus à d’autres, on n’arrive pas à être dans un environnement sûr.« 

Une priorité dans le Gard

Quand on demande à Jacques Sarda ce que serait la priorité dans notre département du Gard, régulièrement touché par des sécheresses ou des inondations, il répond : « Il faudrait anticiper encore plus vite la question du zéro artificialisation nette. À Jonquières-Saint-Vincent, il  y a un lotissement de 270 logements en construction. Quand on pose la question au maire : est-ce que vous avez 270 emplois à pourvoir ? La réponse est non. Ces gens vont travailler à Nîmes et Arles, donc on créé encore un flux. Ce n’est pas cohérent de vouloir faire de l’habitat à Jonquières, un endroit totalement dépourvu d’emploi. Pareil à Générac. Mais ce n’est pas simple, parce qu’il faut convaincre que le modèle pavillon-jardin n’est pas le bon.« 


La COP d’ici 2024 sur le répondeur de La Terre au Carré


En 2023 pour notre première COP d’ici :

Midi Libre – 17/11/2023
Réveil du Midi 15/11/2023
France Bleu Gard-Lozère – 17/11/2023
Objectif Gard – 17/11/2023
La Marseillaise – 05/12/2023